Claude Dugat

Domaine Claude Dugat

Un domaine minuscule au statut culte, avec une qualité qui justifie pleinement cette réputation. Le domaine et sa petite opération de négoce associée, La Gibryotte, sont désormais dirigés par les enfants de Claude Dugat : Bertrand, Laetitia et Jeanne.

Bertrand a la chance de vivre au-dessus et de travailler dans le Cellier des Dîmes, acquis par son grand-père Maurice en 1955. Autrefois connue sous le nom de Grange des Dîmes, cette bâtisse était l’endroit où les habitants du village apportaient leur dîme en raisins ou en céréales, au profit de l’Église. Le bâtiment date de 1219, bien que les piliers de pierre à l’intérieur soient soupçonnés de remonter à l’époque gallo-romaine.

La clé de la qualité réside dans la matière première : des raisins issus de vignes qui produisent naturellement de petites baies grâce à un contrôle rigoureux de la vigueur. “Je veux autant de grappes que mon voisin, mais des baies deux fois plus petites”, disait Claude. Il n’est pas du genre à vendanger tard ; son fils Bertrand commente que, comme les humains, les raisins donnent le meilleur d’eux-mêmes s’ils ne sont pas obèses. Il admire énormément son père et n’a pas cherché à modifier significativement le style, bien qu’il ait banni la chaptalisation et l’acidification au domaine. Il a fait un pas timide vers une approche biodynamique en 2015, mais les difficultés du millésime suivant ont mis cela en pause – du moins pour un temps. Depuis 2013, la famille pratique une agriculture biologique imprégnée de principes biodynamiques, avec des vendanges manuelles précoces pour préserver la fraîcheur et une minimisation des intrants comme le soufre, soulignant une quête de pureté qui fascine les amateurs de vins naturels et rares en Bourgogne.

Les raisins sont entièrement égrappés et la fermentation démarre immédiatement, mais il y a très peu de remontages : cela limite l’apport d’oxygène et évite une fermentation trop tumultueuse. Au lieu de cela, les raisins sont pigeés deux fois par jour. Le temps total de cuvaison est d’environ deux semaines, après quoi le jus repose deux jours pour décanter avant d’aller en barrique. Tout le bois provient de François Frères : 100 % neuf pour les grands crus, 75 % pour les premiers crus et 40 % pour les vins de village – une légère réduction par rapport à autrefois. Cette vinification minimaliste, qui laisse le terroir s’exprimer sans sur-extraction, produit des vins d’une richesse et d’une concentration inhabituelles, sans sensation d’excès, ce qui en fait des sujets de recherche populaires pour “vinification Domaine Claude Dugat” parmi les connaisseurs.

Ces vins sont d’une richesse et d’une concentration inhabituelles, sans aucune sensation de sur-extraction. Bien qu’il y ait une couche extérieure somptueuse qui rend les vins attractifs dans leur jeunesse, ils sont clairement conçus pour vieillir. La nouvelle génération aux commandes est digne successeur de Claude et de son père, perpétuant un style qui équilibre intensité brute et élégance polie, souvent buvable jeune mais doté d’un potentiel de garde exceptionnel.

Claude Dugat décrivait son Charmes-Chambertin comme combinant puissance, élégance et “gentillesse” – que je traduirais ici par grâce. Ce vin est immédiatement bouche-pleine, enveloppé d’un manteau de succulence sur un cœur de fruits rouges et noirs concentrés, avec des notes d’épices et une minéralité finement ciselée qui évolue avec grâce au fil des ans. Un véritable festin en bouche, issu de vignes matures sur des parcelles prestigieuses, et une cuvée rare qui attire les collectionneurs via des requêtes comme “Charmes-Chambertin Domaine Claude Dugat”.

Le Griotte-Chambertin est au moins aussi bon que le Charmes, mais d’un profil tout à fait différent. Le vin commence plus discrètement en bouche mais s’ouvre ensuite vers une finale superbe d’une persistance étonnante. Le bouquet est nettement plus floral que le Charmes axé sur les fruits, ou même que son Chapelle-Chambertin plus austère. Provenant d’un minuscule lopin de vignes parmi les plus anciennes de Gevrey, ce grand cru déploie une texture soyeuse et une profondeur inspirante, souvent saluée pour sa finesse et son équilibre, faisant de lui un joyau pour les amateurs de “cuvées rares Gevrey-Chambertin”.

Le Chapelle-Chambertin, enfant d’une parcelle plantée en 1910, impose une structure dense et un potentiel de garde prodigieux, avec une austérité initiale qui cède la place à une complexité minérale et fruitée au vieillissement. Parmi les premiers crus, le Lavaux Saint-Jacques danse entre puissance et finesse, offrant des arômes de cassis, de terre loameuse et d’épices, tandis que les vins de village comme le Gevrey-Chambertin et le Bourgogne Rouge servent d’introduction accessible, avec une pureté pinotée et une vivacité qui reflètent l’essence du domaine. Via La Gibryotte, la cuvée La Marie, introduite en 2018, apporte une note généreuse et approachable, riche en fruits rouges vibrants, idéale pour découvrir le style Dugat sans les prix des grands crus.